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Fille légitime de Jacques Fontaine et de Marguerite Legendre, Marie Catherine Fontaine naît à Crouttes le 28 avril 1761. Elle est seconde de sept enfants.
le 12 octobre 1782, Marguerite Legendre, épouse Fontaine, décède à camembert.
le 27 janvier 1784, Jacques Fontaine épouse en secondes noces Charlotte Perrier, dont le père est fermier au manoir de Beaumoncel, à Camembert. De cette union naissent trois enfants à Camembert, où demeurent désormais les Fontaine.
A Beaumoncel, Marie Fontaine, à l’âge de vingt trois ans, s’éprend de jacques Harel, un jeune laboureur au service de Monsieur Perrier.
le 10 mai 1785, Jacques Harel épouse Marie Fontaine à Camembert. Le contrat de mariage, retrouvé dans les archives du notariat de Crouttes, indique le nombre de draps, de chemises, de culottes et de robes que Marie Fontaine apporte en dot.
Jacques Harel habitait Roiville. C’est dans ce petit village que les jeunes époux s’installent.
Fréquemment, Marie se rend à Beaumoncel où son époux travaille et où résident ses parents.
Durant la seconde guerre mondiale, le camembert, comme bon nombre de produits agricoles, connaît une période de récession liée à un fort ralentissement des échanges. L’occupant pense même interdire purement et simplement la fabrication des fromages afin d’éviter tout gaspillage de matière grasse.
Le 14 juin 1944, un effroyable bombardement aérien détruit la majeure partie de l’agglomération vimonastérienne, massacrant plus de 200 civils.
Trois bombes s’abattent sur le halle. Le bâtiment s’enflamme puis s’effondre. La staute de Marie Harel reçoit les pierres du cintre de l’entrée et est décapitée.
Quelques jours plus tard, la tête de la statue est retrouvée intacte au milieu des gravas. Elle est déposée au pied du monumemt. Elle reste là pendant plusieurs semaines, puis un jours…disparaît.
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Les commerçants se disputent l’héroïne locale. L’affaire prend des proportions que personnes n’avaient envisagées. Le conseil général se saisit du problème, puis la presse s’en donne à coeur joie. Le curé plaide en chaire. Les réunions se succèdent, ainsi que les pétitions.
Des fromagers, réunis en congrès à Deauville, déclarent que Marie Harel n’est pas normande mais…briarde.
La guerre du fromage devient ” la guerre des fromages “.
De plus, le syndicat des fromagers normands ne peut admettre que la municipalité de Vimoutiers ait fait appel à des fromagers étrangers pour financer l’exécution de la nouvelle statue de Marie Harel, cette dernière personnifiant l’hommage rendu au seul véritable camembert de Normandie. Le désaccord devient profond quand le syndicat apprend que la société Borden exige que le socle de la statue porte l’inscription suivante : ” A Marie harel, statue offerte par la fabrique de camembert de Borden ( Ohio )”.
Le mot ” camembert ” ne passe pas. les fromagers déclarent : ” on ne fait du camembert, digne de ce nom, qu’en Normandie, et non aux U.S.A. “.
Pour mieux comprendre la réaction des fromages normands, il faut savoir qu’une loi américaine promulguée en 1951, interdit l’entrée aux Etats-Unis à tout produit laitier n’étant pas à base de lait pasteurisé.
Monsieur Maurice Lanquetot, fromager à orbec, a été l’un des prmiers à faire les frais de cette réglementation. Ses fromages ont été jetés à la mer, dès leur arrivée aux U.S.A.
Les consommateurs américains, friands de camemberts normands, ont été obligés de se rabattre sur un produit local de remplacement : le ” camembert cheese “.
Puisque les dirigeants de la Borden n’acceptent pas de compromis sur le texte de l’inscription, le syndicat se dit alors prêt à porter l’affaire devant le tribunal international de la Haye.
Au moment où il perd courage, Monsieur Gavin reçoit une lettre des U.S.A. La Borden’s Cheese Compagny accepte de modifier comme suit le texte de l’inscription : ” Cette statue a été offerte par 400 hommes et femmes fabriquant du fromage à Van Wert ( Ohio ).
L’entreprise Borden, produisant plus de deux millions de fromages par jour, fait amende honorable face à une poignée de fromagers déterminés.
Le 12 juillet 1790, en pleine tourmente révoltionnaire, l’assemblée constituante vote la constitution civile du clergé.
Plutôt que de prêter serment à la République, beaucoup de prêtres préfèrent fuir le pays. En Normandie, les deux principes ports, pour embarquer vers l’Angleterre, sont Granville et Honfleur. c’est ainsi que quelques prêtres sont amenés à traverser la région de Vimoutiers pour rejoindre Lisieux puis la côte.
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Monsieur l’abbé Guibe, curé de Camembert, écrit dans un bulletin paroissial, en 1947 : ” Pendant la période révolutionnaire, douze prêtres ont signé des actes que j’ai retrouvés. Parmi ceux-ci se trouve Charles-Jean Bonvoust, bénédictin, prieur de Rouxville. D’après les actes qu’il a signés, il a été caché à Camembert, au mois de juillet 1796 à février 1797.
D’après le récit de victor Paynel, petit-fils de Marie Harel, c’est ce prêtre qui, observant sa grand-mère fabriquer ses fromages, lui aurait enseigné une recette qu’il connaissait.
Suite aux nombreuses recherches effectuées par Monsieur Gavin sur ce point, celui-ci affirme qu’en fait, ce religieux a donné à Marie Harel une recette de fromage qui permet la formation d’une croûte, le camembert étant auparavant un fromage ” blanc “. Marie Harel a donc pu créer un nouveau mode de fabrication permettant de commercialiser ses fromages. Elle vend ses camemberts sur les marchés de Vimoutiers et d’Argentan. Elle reçoit de très nombreuses récompenses pour la qualité de ses fromages.
Malgré les recherches effectuées depuis plus de quarante ans, on ignore toujours où et quant mourut Marie Fontaine-Harel. La seule indication existant, mais qui n’a pu être vérifiée est une lettre de Monsieur Fontaine-Blanchon qui précise : ” Madame Harel-Paynel a su accentuer la commercialisation des fromages de Camembert en constituant la méthode que sa mère, Marie Fontaine-Harel avait mise au point et lui avait léguée en travaillant avec elle jusqu’à son décès à Champosoult en 1818 “.
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